La Lutte contre le Tabagisme Passif : Mesure du CO expiré

 

A l'occasion de la Journée Mondiale Sans Tabac du 31 Mai 2001, l'AP-HP se mobilise sur le thème du Tabagisme Passif.

Suite à la loi Evin, le décret d'application n° 91-410 du 26 avril 1991 fixe au 31 mai la date de la manifestation annuelle intitulée "Journée Sans Tabac".
Le Comité Français d'Education pour la Santé (CFES) et l'Assurance Maladie (CNAM) sont les organisateurs de cette campagne. Le Ministère de la Santé et le CFES invitent tous les professionnels de la santé à se mobiliser et à participer à une campagne de communication à l'occasion de cette journée. Une brochure d'information sur le Tabagisme passif a été largement diffusée. L'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, est partenaire de cette grande manifestation.
Depuis plus de 10 ans, l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris a fait de la prévention du tabagisme et des maladies liées à la consommation de tabac une priorité, concrétisée par son adhésion à la Charte du Réseau des Hôpitaux Sans Tabac. Ainsi, le 31 mai 2001, une opération événementielle visera à mesurer le CO expiré des patients, du public, du personnel sur l'ensemble de ses groupes hospitaliers.L'AP-HP a réalisé une cassette audiovisuelle "Mesure de la pollution tabagique par la mesure du monoxyde de carbone" qui est en vente. Pour la commander, contacter le 01 40 27 51 32.

Le 31 mai, un ou plusieurs points de mesure d'analyse de CO seront accessibles dans les hôpitaux de l'AP-HP. Les maternités de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris sont particulièrement impliquées dans cette campagne de sensibilisation dans la lutte anti-tabac.
Retrouvez toutes les informations de la lutte anti-tabac dans les hôpitaux de l'Assistance Publique- Hôpitaux de Paris sur notre site.
A titre d'indication et de comparaison vous pouvez suivre toute la journée les taux de monoxyde de carbone relevé dans l'atmosphère par Air Parif dans différents lieux de la capitale (choisir les résultats par polluants puis cocher "CO"). Les taux de CO mesurés dans l'atmosphère parisienne sont exprimés en microg/m3 ; les taux de CO expirés qui sont mesurés durant la campagne sont donnés en ppm (particules par million). Pour comparer ces deux données chiffrées : 1ppm = 1,15 microg/m3.

Qu'est-ce que le tabagisme passif ?

Le tabagisme passif correspond à l'action d'inhaler, de manière involontaire, la fumée dégagée par un ou plusieurs fumeurs. Le fumeur passif inspire ainsi, quotidiennement, la fumée répandue dans l'atmosphère. Si près des 3/4 des personnes se disent gênées par la fumée des autres, les risques liés au tabagisme passif restent largement sous-estimés : les non-fumeurs sont seulement 15 % à craindre les maladies liées au tabac.
Pourtant, la preuve est faite maintenant de manière scientifique que le tabagisme passif comporte des risques réels pour la santé. La fumée de tabac contient plus de 4000 substances chimiques parmi lesquelles des irritants, des produits toxiques et plus de 60 cancérogènes (monoxyde de carbone, ammoniaque…). Elle est donc extrêmement nocive pour le fumeur, mais elle l'est également pour le non-fumeur.

Quels sont les risques du tabagisme passif ?

Au-delà de la gêne occasionnée, le tabagisme passif aggrave des pathologies existantes et en crée de nouvelles.
Nocif pour l'adulte, la tabac a également des effets importants sur le fœtus et les enfants: Une femme enceinte qui subit un tabagisme passif occasionne les mêmes méfaits au fœtus que si elle fumait de manière active (augmentation du risque de fausse-couche, retard du développement du fœtus, plus petit poids du bébé à la naissance…).
De même, fumer devant un enfant risque d'entraîner une fréquence accrue des otites et des rhinopharyngites, une plus grande tendance à l'asthme et jusqu'à trois fois plus de risques de développer une maladie du cœur.

Comment la loi nous protège-t-elle contre le tabagisme passif ?

Depuis le début des années 1990, la loi Evin pose clairement le principe du droit des non-fumeurs à la protection de la santé. Ainsi, il est interdit de fumer dans tous les lieux publics et dans tous les locaux à usage collectif, clos ou couverts, qu'il s'agisse de lieux de travail, d'enseignement ou de loisir (et également restaurants, transports en commun…). L'interdiction s'applique dès lors qu'au moins deux personnes séjournent de manière permanente ou occasionnelle dans les locaux. Aucune distinction entre le secteur privé et le secteur public n'est faite : ils sont tous soumis aux mêmes obligations. 

Qu'est-ce que le CO ?

Le CO ou Monoxyde de Carbone est une molécule, parmi les milliers de composants toxiques de la fumée du tabac, particulièrement nocive pour la santé des fumeurs comme pour celle des non-fumeurs.
Le CO s'échappe dans la fumée par combustion du tabac qui se consume avec trop peu d'oxygène. En effet, le déficit en oxygène est alors trop important pour pouvoir former du CO2 ou Dioxyde de Carbone et il se fabrique donc uniquement du CO. En moyenne, ce dernier est 2 à 15 fois plus concentré dans la fumée qui s'échappe dans l'environnement du fumeur (ou courant latéral) que dans la fumée inspirée par le fumeur (ou courant principal).
Le CO peut être aussi produit par des appareils de chauffage défectueux dans des locaux fermés. Actuellement, il tue 700 personnes par an en France.
La mesure du taux de CO expiré est en bonne corrélation avec le CO lié à l'hémoglobine (HbCO ou carboxyhémoglobine). Elle est un bon reflet de l'intoxication tabagique récente puisque la demi-vie du CO dans l'organisme est d'environ 6 heures.

Quelles sont les conséquences physiologiques ?

Le monoxyde de carbone réduit la quantité d'oxygène disponible dans le sang et se fixe sur le muscle ou plus exactement sur la myoglobine des cellules musculaires. Cette fixation entraîne une diminution de la performance musculaire. Parmi les muscles du corps, le cœur est le plus sensible à cette intoxication puisque le CO l'asphyxie. Les cardiaques sont les principales victimes liées au tabagisme passif.
Chez les personnes moins sensibles, il provoque une altération de la coordination, de la marche, de l'aptitude à la conduite, de la vigilance et des performances intellectuelles ainsi que des maux de tête et des nausées.

Comment mesurer le CO ?

Le CO peut être mesuré par une prise de sang (gaz du sang et mesure du CO lié à l'hémoglobine (HbCO)).
Mais il peut être beaucoup plus simplement mesuré par l'analyse du CO expiré dans l'air grâce à un appareil simple ou un analyseur de CO. Le sujet à tester doit seulement retenir quelques secondes sa respiration pour ensuite expirer complètement à travers un petit tuyau. L'air de la fin d'expiration est piégé dans l'appareil où il est analysé. Ce gaz expiré et piégé en fin d'expiration a la même composition en CO que le sang artériel (c'est le même principe que celui de l'alcootest où l'air soufflé dans le ballon reflète l'alcoolémie).

 

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